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Un peu comme le blommentum© sans l'intéractivité, mais pas que...

Date Titre Détail
2004-07-27 17:31:26 Amélioration du site: un nouvel outil pour tout trouver rapidement dans le bordel ambiant le petit outil de recherche rapide a été amélioré: il retourne maintenant non seulement les photos mais aussi les récits ou news qui contiennent le mot recherché.
Quelques exemples:
nimp (on pourra, entre autres, juger d'un certaines antécédance de la la formule), ailefroide, non sans (pour le plaisir de lire les recits de max ;-)), sans nom, gringo
2004-07-22 13:39:48 Le BLS se trémousse lamentablement ou soleil laissant le M s'ennuyer, seul, au boulot... C'est vraiment lamentable !!! B joue dans l'eau dans le Briançonnais L tente de mettre fin a la guerre sexuel S fait bonne figure chez les beaux parents
2004-07-09 11:04:16 Apres le B et le S, le M se rouste à son tour en velo.... No comment
2004-07-06 10:57:10 Les liens de la liste de course en rade... Un pirate suisse en serait la cause! La Menace a bouletté et a viré un certain nombre de liens... l'equipe support (que l'on va finir par délocaliser a Banghalor) est sur le coup! Paix en Suisse!
2004-06-07 17:41:02 Très joli récit qui sent bon le raide: la nimp crew sait aussi manier la nimp plume! c'est la...
2004-06-01 09:30:46 Valence-gap: le récit commenté par JP Passons les séances d'entraînement, les essais de matos et surtout le bricolage1 intensif de JP sur le tandem pour aller directement sur la ligne de départ à Porte les Valence vers 16h07 en ce vendredi 21 mai.
JP, comme à son habitude, ne compte pas se faire prendre une place sur la ligne de départ et se positionne aux avant postes2 . Le départ est rapide comme on pouvait s'y attendre 3 . Bien sur, on ne résiste pas au plaisir de passer en tête sur certaines portions bien roulantes. Marc Balasko prend notre roue avant que son équipier ne soit victime d'une crevaison. Un peu plus loin, après un relais bien appuyé, deux Belges flamands (et néanmoins futurs vainqueurs de l'épreuve) nous glissent dans un français approximatif: "Ca c'est vraiment vite."
"Oui merci, on en profite tant qu'on peut, ça risque de ne pas durer..." Effectivement, dans le premier passage vaguement technique, nous déraillons4 . Adieu veaux, vaches cochons... et adieu la tête de la course. Bon, en fait, ce n'est pas plus mal, on va pouvoir se mettre à notre GATMA rythme !
On rejoint un peu plus loin le bord de la Drôme. Mauvaise surprise, ce qui était dans ma tête une portion roulante s'avère bien pénible pour le tandem: des racines à profusion nous obligeant à passer quasiment à l'arrêt5 . Plusieurs solos nous rattrapent.
A partir de Grane, les montées commencent à se faire plus longues, mais aussi plus propices au TTT. Nous recreusons un peu les écarts avec le petit groupe au sein duquel nous étions jusqu'alors. Peu après la Roche sur Grane, Marc Balasko nous dépasse. Il semble bien plus frais que son coéquipier qui tire la langue malgré les encouragements du sanglier ardéchois. Il faut dire que ce dernier a du envoyer du gros pour rattraper le retard du à la crevaison. Quand on connaît la motivation du bonhomme, on se dit qu'il ne doit pas être facile d'être son coéquipier un jour de petite forme6 !
Crest est traversé dans les embouteillages. Tout est bon pour ne pas perdre trop de temps : trottoirs, klaxon, gueulantes... ça passe !
La suite jusque Die est connue car reconnue. Le maudit single avant Blacon arrive presque à point nommé pour mon fessier : la course à pied fait du bien après plusieurs heures le cul rivé sur la selle7 . La remontée qui suit parait tout de même un peu longuette, mais cela est vite oublié et la traversée de Saillans (vers 20h30) sous les encouragements d'une foule en délire (oui, oui, exactement en délire !8 ) nous redonne du baume au coeur pour la longue montée qui nous mène au col des Vachons. En plus, l'horaire tenu jusqu'à présent est excellent, ce qui nous permet d'espérer rouler encore de jour pendant quelque temps. Finalement nous n'allumerons notre éclairage qu'au col de Véronne ! (1 heure avant l'arrivée à Die.)

1 Bricolage ? Comment ça bricolage ? Que nenni ! Préparation, réglages, testing, bref un boulot qui se situe entre celui de la Nasa et celui des plus pointus teams de F1. Enfin presque.
2 Comme on ne s'était pas vraiment mis d'accord sur la stratégie à adopter sur les premiers kilomètres (partir cool ou à fond) j'ai laissé l'instinct décider. Tu t'es dit quoi à ce moment là Matthieu ?
3 A cause de qui ?
4 Et ceci malgré une préparation intensive (cf. note 1)...
5 Il fallait choisir entre rapidité et fiabilité. La plupart des racines se passaient sans doute sur le tandem mais au risque de crever par pincement ou de casser quelque chose. Ce dilemme s'est reproduit tout au long du raid et j'avoue avoir choisi la prudence à chaque fois (le fun ce sera pour une autre fois…)
6 Enfin sauf si c'est lui qui est en petite forme...
7 Première allusion au cul (il y en a tellement dans ce récit que l'on va être obligé de mettre un avertissement " interdit aux mineurs "), mais afin de soulager un peu nos fesses, c'est à peu près à ce moment là qu'on va subir notre première (et dernière) crevaison du raid.
8 Effectivement les participants du raid en 3 jours s'étaient regroupés près du contrôle pour nous voir passer. Faut dire que les animations un vendredi soir à Saillans ne sont pas légions, ceci explique peut-être cela.



Quelques gouttes commencent à tomber dans la dernière grosse montée de la journée, mais l'orage ne semble pas pour ce soir. La descente sur Die se passe disques battants (Les tambours c'est dépassé !). Non pas que nous nous laissions griser par une quelconque euphorie, mais juste que le disque arrière se manifeste à chaud par un vrombissement inquiétant. (Finalement mis sur le dos d'un simple problème de rodage des plaquettes.)
Peu avant Die nous voyons débouler devant nous 2 lumières égarées : 2 vététistes de la Pédale (Gapençaise) qui s'avéreront être bien meilleurs sur leurs selles qu'en orientation : nous les remettons sur le droit chemin et nous accélérons dans la dernière petite montée qui nous mène à l'arrivée pour leur coller une petite minute (ce qui va avoir de fâcheuses conséquences pour nos compagnons... 9 ). Il est 22h53, nous sommes alors 8ème au général et plutôt frais.
La douche (encore chaude pour nous) et le buffet repas sont bien agréables. Philippe s'occupe encore du tandem quand nous allons nous coucher dans la salle de repos. Mes précieuses boules Quies m'évitent de trop subir les petits désagréments du bivouac que JP me narre le lendemain : réveils qui sonnent, équipes qui arrivent, voleurs de chaussures10 , portables qui sonnent et gens qui y répondent en toute décontraction11 !12
2h12: nous échangeons un regard avec JP: GOOOOO!
Au même moment Mathieu (Dussartre) et Christophe (Antonoff) arrivent dans la salle de repos. Mathieu me raconte ses galères physiques, son mal au dos. Christophe semble lui bien frais (l'effet de la douche froide ?). En allant déjeuner, nous croisons Xavier et Bruno (serviette autour de la taille13 ) qui nous racontent eux leurs déboires techniques à répétition. (5 crevaisons !? 14 )
2h53: Nous repartons et croisons les Gapençais qui sont à la bourre pour leur départ. Nous nous engageons donc sur la route qui mène au col de l'Abbaye en pensant nous faire tôt ou tard ramarrer par ceux qui étaient alors en train d'acquérir de haute lutte leur titre de "boussoles gapençaises" (entre 30 et 40 Kms de rab en prenant direction Sisteron dans Die... bref nous ne les reverrons plus dans notre roue ! 15 )
Le col de l'Abbaye s'avale à un bon train. La nuit m'empêche de scruter Glandasse et ses grandes et belles voies: Pentecôte, Cosa Nostra, Leprince-Ringuet, Arche Romane et Livanos... (George Livanos, dit le Grec, mythique alpiniste à la faconde inimitable qui s'est éteint le lendemain, dimanche 23 mai 2004 à 81 ans, mais c'est une autre histoire ...16 ). Nous entamons la descente sans voir grand chose (maudit faux contact dans l'éclairage17 ), dans un grand bruit de disque et en nous faisant arroser par les cailloux qui collent aux pneus avant d'être relâcher en l'air à pleine vitesse pour venir s'écraser sur nos dos, casques et jambes. Les 2 petits cols permettant de rallier Châtillon ne me laissent que peu de souvenirs.

9 J'assume à 100% ce comportement antisportif : sprinter après 7 heures de selle et alors qu'il reste encore 130 bornes à parcourir est difficilement justifiable pour un être humain normal. Il en va bien évidemment tout autrement pour un licencié FFC aux jambes épilées…
10 Pour mes pompes j'étais prêt à ne rien dire et laisser faire (c'était mes baskets, pas mes pompes de vélo) mais j'avais glissé mon cardio à l'intérieur qui devait me servir de réveil, alors...
11 J'ai eu le grand bonheur de suivre la conversation dans son intégralité : le son étant d'une telle qualité que j'entendais parfaitement le mec à l'autre bout du fil.
12 T'as oublié aussi les ronflements et le réveil du gars qui tire du sommeil la moitié de la salle sans déranger son propriétaire qui continu à pioncer du sommeil du juste. De toute façon, moi je m'en fous, j'ai compris une fois pour toute que je ne dormirais pas pendant ces raids et je me suis fait une raison. J'attends simplement qu'il soit l'heure de repartir.
13 Sans hésitation : l'Image qu'il faudra garder de ce raid ! Un truc qui fait furieusement penser à l'inoubliable Michel Serraut dans la Cage aux Folles. Bruno, si tu nous lis...
14 Les joies du tubeless !
15 A mon avis, ils se sont plutôt gourrés à la sortie de Chatillon en Diois, donc après le col de l'Abbaye.
16 Encore que cette histoire de Grec pourrait être liée de près ou de loin à nos joyeux compères de la pédale gapençaise... mais ça ne nous regarde pas.
17 Merci Petzl pour leurs frontales de qualité. La qualité de l'éclairage est plus une question de confort que réellement indispensable pour rouler vite. On peut aller vite avec seulement 5W, simplement on improvise plus.



Suit alors la plus longue section goudronnée du raid qui nous permet d'avaler une équipe avec 10 bornes de mieux... wwwouf...en voila deux qui ont du prendre froid, bon pour le moral ! Mais pas d'euphorie, pas d'euphorie ! " Timoritude "18 , notre salut vient de toi!
Nous attaquons la grande montée en lacet qui mène au col de Boulc. La balise de pointage est en vue en sortie d'une épingle, et soudain.... c'est le but ! (©2004 nimp crew ). Plus de trace du bout de PQ que nous devons poinçonner. Nous nous voyons hors course et le moral en prend un grand coup ! Je suis l'auteur de la boulette 19 , en mattant la carte, le bout de papier a du filer, et avec cette nuit, je ne m'en suis pas rendu compte. Nous poinçonnons notre road book histoire de... et repartons bien allégé de tout le poids de l'euphorie 20 ! Nous doublons cependant une autre équipe peu avant le col de Boulc 21 . Nous sommes 6eme et rions un peu jaune de ma boulette ("Heureusement qu'on va être mis hors course, sinon au train ou ça va on aurait fini sur le podium...Ca aurait fait chier de devoir attendre dimanche! 22 ")
Nous renseignons les organisateurs de notre perte au Col de Lus et plongeons sur Lus, un peu n'importe comment, mais en tout cas rarement tous les 2 sur le tandem 23 . Un dernier portage dans un très raide sentier et nous arrivons à 11h17 au CP où on explique encore notre boulette. Douche froide (pour tout le monde cette fois !), repas sommaire (pâtes et fromage blanc, un point c'est tout ! 24 ), un peu de repos et on se prépare pour la dernière étape. On tape la discut a droite a gauche. Céline attend Christophe et Mathieu, Marc Balasko se repose dans le camp "Sport 2000 25 ", le 2eme équipage tandem engagé sur la course arrive vers 10h30... Mathieu, Christophe, Bruno et Xavier arrivent à peu d'intervalle d'écart. Bruno et Mathieu semblent très entamés, et il nous parait peu probable qu'ils finissent. Christophe et Xavier semblent bien mieux et il semble logique qu'ils continuent ensemble, ce qu'ils vont faire.
Avant de repartir, le directeur de course nous rassure sur la perte de notre feuille de pointage: le contrôle a été fait à Die et il ne nous manque qu'une balise. Pour montrer notre bonne foi, JP propose de fournir l'enregistrement du Polar, mais l'organisation nous fait confiance. Nous sommes donc toujours en course ! La 5eme équipe (Marc) est 22 minutes devant nous, la 7eme est 16 minutes derrière, nous ne devrions donc pas voir trop de monde au cours de cette dernière étape 26 !
La montée au col des Tours commence par une petite route champêtre qui serpente dans le Riou Froid. La suite est plus raide et je descends (un peu trop tôt a posteriori) du tandem pour le pousser en marchant vite. JP, l'homme aux fesses indestructibles 27 , reste stoïque et garde le cul vissé sur la selle jusqu'en haut.

18 Le mot qui décrit le mieux mon style de pilotage. La timoritude, plus qu'un état d'esprit : un art de vivre (tout le contraire de Matthieu et de sa risquitude continuelle).
19 Mais non, mais non...
20 Notre plus belle perf du raid : même là, pas un mot plus haut que l'autre... magnifique (dur, mais magnifique). Comme quoi ça aide à dire moins de conneries la fatigue.
21 Faut dire que sans toute cette euphorie et sans ce papier on était quand même beaucoup plus légers.
22 D'habitude on est plus fort en humour mais là, je ne sais pas pourquoi, on n'a pas pu faire mieux.
23 Rarement toi tout seul sur le tandem non plus...
24 On note ici la qualité de l'organisation : on commence à être tellement crevé que de toute façon on n'arrive plus rien à avaler... enfin avec un peu plus de variété dans le choix peut-être que…
25 Trop classe leurs espèces de drapeaux totems. T'imagines les mêmes avec une baleine bleue géante dessus ?
26 Bonne prédiction : une seule équipe en vue pour plus de 5 heures de course.
27 Que cela ne donne pas des idées à certains...



Le doux son d'un générateur électrique nous annonce le col. Une petite interview plus tard 28 et nous continuons en direction du point culminant du parcours à plus de 1820m. Il reste un peu de neige, et toute cette section n'est qu'un long portage. On redescend sur le Col du Lauteret. Commence pour moi une grande descente, ma fois, plus "courante" que "roulante" 29 . Mes cuisses n'aiment pas trop ce régime et je ne suis pas mécontent de remonter en selle en arrivant sur la Cluse ou un ravito sympa nous attend. La suite est un long cheminement à flanc tantôt roulant tantôt marchant jusqu'au pied du Col de Matacharre. La dernière grosse difficulté de la journée est interminable. Je dois me raisonner pour ne pas descendre pousser le tandem (ce qui va tout de même un peu moins vite, mais qui soulage diablement les fesses !). Les lignes droites s'enchaînent sans que l'on ne voit se dessiner un col. C'est à partir de ce moment que la pensée de pouvoir me poser le cul dans l'herbe à l'arrivée commença à hanter mes esprits. Une grande descente roulante plus tard et nous sommes dans la dernière bosse (200m de dénivelé à peine) avant la délivrance. On pousse le tandem une dernière fois30 , en se disant que même si ça commence à être longuet, on tient le bon bout. Une clameur derrière nous nous indique qu'un équipage de VTT solo est sur nos talons, ils sont plus frais que nous et n'ont pas trop de mal à nous semer. 6eme ou 7eme, de toute façon, l'enjeu pour nous n'est pas la. Les derniers kilomètres nous permettent enfin de nous laisser aller à une douce euphorie. Rien ne peut plus guère nous arriver, nous savons que c'est dans la poche 31 . Le chrono et le classement sont des (grosses) cerises sur le gâteau. Une dernière ligne droite où l'on remet les watts et le portique d'arrivée est franchi 24h36 minutes après le départ de Valence.
Conclusions :
- Finalement en tandem, ça passe et ça passe bien ! (C'était loin d'être une certitude sur la ligne de départ). En plus, au vue de la fiabilité de l'engin, de la bonne maîtrise du parcours, de l'absence de gros coups de barre, nous avons là, à mon avis, un joli chrono de référence en tandem 32 !
- L'ambiance tout au long du parcours était bien chaleureuse (Il faut dire que notre drôle d'équipage attire tout de suite la sympathie des bénévoles, spectateurs ou promeneurs. Le passage à Saillans et l'arrivée ont fait chaud au coeur.)
- La durée de l'épreuve permet de perdre tous ses repères temporels (et même spatiaux pour certains concurrents Gapençais...). L'impression de vivre 3 jours en 24 heures est assez agréable 33 .
- Et surtout un grand merci à Philippe, sans qui tout aurait été beaucoup, beaucoup plus compliqué!

28 Comme le prédisait Warhol : grâce à la télé, nous aurons tous notre quart d'heure de célébrité. Pour nous c'était au sommet du col des Tours et on n'était peut-être pas au mieux de nos possibilités intellectuelles à ce moment là.
29 Pareil pour moi : plus courante que roulante aussi. J'ai pris cher dans cette descente. Je voyais Matth caracoler au loin tel l'espiègle chamois, alors que je me traînais un tandem de 25 kg entre rochers, racines, devers et que même, si j'avais porté des bottes, j'aurais dit que j'en avais plein les bottes.
30 Matthieu me propose alors de changer nos places lors des " poussages ", lui devant, moi derrière, et c'est vrai que ça va bien plus vite comme cela.
31 Juste pour éviter de trop se réjouir, une crevaison lente que l'on traîne depuis le début de l'étape nous oblige à faire gaffe dans les virages pour ne pas déjanter (il doit rester un petit kg d'air contre quatre kg au départ…)
32 Grosse importance en effet de la connaissance de l'itinéraire. Par rapport à ma participation de 2003, je pense que nous avons économisé au moins deux ou trois heures cette année rien qu'en ne se gourant pas. On avait trois atouts dans notre manche : le sens de l'orientation et de la lecture de carte de Matt, ma participation de l'an passé et la reco de la fin de la première étape que nous avions faite en début de mois.
33 D'accord avec cela, le coté " concentré " du raid est parfait. Pas de temps mort, on arrive à Valence le vendredi aprem, on roule pendant 24 :30 et on rentre à la maison le samedi soir.

2004-05-19 15:34:58 Valence-Gap en tandem: J-2 Le B a fini par se faire embringué (de bon coeur) par JP (alias Jean-Pierre Renaud, cycliste de talent et de renom!) sur cette course de VTT au long cours.
JP avait deja participé à l'épreuve l'année dernière en VTT solo, et l'envie de renouveler le jeu sur un tandem a été la plus forte. Le problème principal du tandem est sans doute l'incroyable mal au cul que ce sympatique engin génère: et oui pas de relaxation possible en danseuse, pas d'amorto a l'arrière, des pneus gonflés a 4 bars, bref que du bonheur! En revanche sur du roulant, ca décoiffe!.
Depart de Valence vendredi à 16h et arrivee à Gap qqs dizaines d'heures plus tard...
Qqs chiffres: 266kms, 6300m de D+, 2 poses de 4 heures obligatoires à Die et Lus, et un tableau de marche qui prevoit autour de 28h d'épreuve (et donc 20h de TTT en l'absence de gros problemes mécanique, ce qui est optimiste avec l'engin!).
Plus d'info ici http://www.chemins-du-soleil.com/
2004-05-12 15:33:54 Du nouveau du côté des personnages: envolées dithyrambiques ou volées de bois vert ? Jugez par vous même ! Raté, c'est sur le bandeau BLMS en haut qu'il fallait cliquer !
2004-05-08 21:31:45 Cadavres exquis dans la besace et la nouvelle mouture des personnages... coming soon ! La cordée Borsd-Lansb s'offre jeudi dernier un enchaînement de "Cadavres exquis", une des plus belles voies des Lames. Par ailleurs, nous vous avons concocté une version "up to date" des personnages traditionnels du site, et intronisé de nouveaux amis. Qui ? Surprise... A lire très prochainement !
2004-04-30 15:49:21 Patrick Berhault disparaît au Taschhorn... Que dire... Une nouvelle comme ça laisse sans voix.
Charlie Buffet (Le Monde) nous dresse ce portrait :
"L'alpiniste français, victime d'une chute mortelle le 28 avril, en Suisse, a marqué l'histoire de sa discipline. Jour après jour, qu'il neige ou qu'il vente, cet homme libre marchait, grimpait, skiait
En montagne, Patrick Berhault se régalait. On entendra longtemps sa voix douce, son accent niçois, son sourire généreux dire cette vérité. Alpiniste solaire, il n'avait pas d'autre secret. Il le disait en 1979, dans sa première interview. Grimper, écouter son corps, faire cent tractions sur les bras chaque matin, se donner à la montagne, il faisait ça par plaisir.

Il l'a redit à Jean-Michel Asselin, rédacteur en chef du magazine Vertical, le matin du mercredi 28 avril, à 4 400 mètres d'altitude, sur l'arête des Mischabel (Suisse), dans sa dernière conversation téléphonique. Une blague, un éclat de rire avant de couper le portable. Deux heures plus tard, Philippe Magnin a vu le corps de son compagnon de cordée plonger dans le brouillard.

Patrick Berhault trouvait son bonheur en altitude, dans les rencontres, les paysages, la purée de poix, la solitude, les soirées en refuge et les longueurs techniques. Il partait pour de grands voyages, alpiniste nomade, et heureux.

Dans sa dernière interview au Monde, au début de cette traversée qui devait le conduire en trois mois sur tous les "4 000" des Alpes, il en riait encore : "A 46 ans, il serait temps que je me calme" (Le Monde du 17 mars). Il parlait - y croyait-il ? - de tourner le dos au grand alpinisme, dont il connaissait les risques, pour se rapprocher de ses proches dont, pudique, il ne parlait pas - sa famille, sa compagne, ses deux filles, de 13 et 17 ans. Mais toujours ses rêves le ramenaient là-haut.

Il réussissait les voies les plus dures avec une telle rapidité, une telle impression de facilité que ses amis guides eux-mêmes finissaient par le croire invincible. Jeudi à Chamonix, leur silence, leur incrédulité étaient à la mesure de cette illusion. Berhault, pourtant, se savait vulnérable. Plus que jamais, l'expérience de trois décennies d'alpinisme aidant. A plusieurs reprises, depuis deux mois, la cordée avait fait demi-tour, se pliant aux conditions des parois. Même aux virtuoses, la montagne dictait son tempo.

Dans l'univers des alpinistes, Berhault était depuis presque trente ans un grand frère rassurant. Il était apparu au crépuscule des années 1970, avec Patrick Edlinger, son cadet de trois ans, inventant le "8". Mieux qu'un degré de difficulté inconnu, un jeu nouveau, un signe de reconnaissance pour une génération de grimpeurs, adeptes d'un art de vivre né en Californie - l'escalade libre, Kerouac à la verticale. Sur le calcaire du Verdon, sous les surplombs dominant Monaco et les plages de son enfance, Berhault revisitait l'escalade.

Modeste mais sans complexes, il poussait le jeu en altitude, dans les faces nord du massif de l'Oisans. Une paire de baskets pour les marches d'approche, pas de vivres de course et parfois pas même de sac à dos, des parois gravies et aussitôt descendues, souvent en solo, empruntant au passage un topo (guide offrant une sélection d'itinéraires) à des cordées médusées. Au journaliste de la revue Alpi Rando(novembre 1979) qui trouvait la chose "incroyable", l'extra-terrestre répondait, flegmatique : "Il faut préciser que je n'avais rien sur le dos. Je suis parti en chaussons et en T-shirt. A grimper sans corde, et sans s'assurer, ces horaires ne sont pas fantastiques ; en réfléchissant bien, tout cela est normal." Dénuement, légèreté, rapidité, et modestie. Le réalisateur Jean-Paul Janssen avait saisi cela dans une belle trilogie intitulée Overdon, Oversand, Over Ice.

Plus tard, quand ses frères en grimpe poussèrent le jeu jusqu'à la compétition, Berhault tourna le dos à la scène. Libre il grimpait, libre il resterait. Il céda à l'ami Edlinger sa place dans un film, La vie au bout des doigts, qui vit éclore la star de l'escalade. Il ne le regretta jamais. Il se frotta sans plaisir à l'Himalaya et laissa Benoît Chamoux y briller, tandis que, dans les Alpes, Christophe Profit réussissait en 24 heures, grâce à l'hélicoptère, la trilogie des faces nord mythiques, Eiger-Cervin-Grandes Jorasses.

Les années "frime" n'étaient pas faites pour ce modeste. Berhault y faisait son retour à la terre, à ses collines natales du Forez. Maçon, paysan ou charpentier, il conduisait son tracteur et retapait une ferme dans le hameau de Chabreloche (Puy-de-Dôme). Il dansait sous la direction d'un chorégraphe à Chateauvallon, initiait les jeunes de Vaulx-en-Velin à l'escalade. Car voilà ce que cachaient sa douceur et sa gentillesse : une cohérence âpre, tendue. Appelé, il avait déserté trois fois, fait de la prison. Naïf à 20 ans, humble à 40 ans, il manifestait un même besoin sincère de donner du sens à sa passion.

En 1982, Berhault a 25 ans. La Rivista della Montagna recueille son "pourquoi grimpes-tu ?" en italien : "Je grimpe pour me sentir en harmonie avec moi-même, parce que je vis dans l'instant, parce que c'est une forme d'expression éthique et esthétique par laquelle je peux me réaliser, parce que je recherche la liberté totale du corps et de l'esprit. Et parce que ça me plaît." Puis, dans un même souffle : "Regardez Noureev. Il est devenu Noureev parce qu'il avait en puissance les qualités qu'il a développées par un constant entraînement. Le mouvement est pour lui une joie intense - pour lui et pour ceux qui le regardent."

Vingt ans plus tard, en 2003, lors de l'enchaînement de seize voies extrêmes, une expédition presque himalayenne dans les cathédrales de granit fauve de la face Sud du Mont-blanc : "J'ai besoin de cette esthétique. Grimper est pour moi une forme d'expression artistique."

Athlète et esthète, tel était Berhault. Sa force était de vivre selon son plaisir. "Le matin du dernier jour, il rayonnait", raconte Jean-Michel Asselin. Depuis le début du voyage, le 1er mars, celui-ci a appelé Berhault matin et soir pour tenir son carnet de route sur le site www.glenatpresse.com. "Le début du périple avait été physiquement très dur", dit-il. Après le froid sibérien de la première semaine, Magnin et Berhault ont eu un temps épouvantable dans le massif du Mont-Blanc. Il y eut le sommet des Grandes Jorasses foulé en pleine nuit (29 mars), des demi-tours dans le brouillard, des journées d'attente à écouter tomber la neige, une déclaration d'impôts remplie sur un coin de table à Chamonix pendant que Magnin fêtait ses 40 ans, un bivouac improvisé dans un trou, à quelques centaines de mètres de la cabane du Mont-Rose (17 avril). Des journées de vingt heures et des nuits trop courtes.

Et voilà que, depuis cinq ou six jours, le soleil était revenu. Le printemps enfin. Les conditions étaient bonnes, la neige transformée, les ascensions intéressantes. Quand le Cervin a été cueilli en quatre heures, le 24 avril, Berhault a commenté : "On se porte comme des jeunes". Les deux compères naviguaient dans un autre monde, filant au-dessus des mers de nuages. "Ils avaient retrouvé la légèreté, dit Asselin. C'est sans doute pour ça que Patrick avait inventé ces voyages : pour lui qui aimait tellement être en montagne, c'était un bon prétexte pour y rester plus longtemps !"

C'est au début des années 1990 que Patrick Berhault a amorcé son retour à la montagne. Il a passé son diplôme de guide, longtemps repoussé. Il s'est constitué une petite clientèle, et a bientôt été requis pour former lui-même les aspirants-guides au sein de l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme (ENSA). Préférant désormais la cordée au solo, il a renoué, à partir de 1992, avec les ascensions express. Puis les a empilées les unes derrière les autres, de préférence à la saison froide, quand la montagne est calme et ses élèves occupés ailleurs.

En 1997, avec Francis Bibollet, premier voyage d'une semaine dans quatre faces nord à travers le massif du Mont-blanc. Les règles sont posées : une prévision météo "sur mesure", préparée par l'ami routeur de Chamonix, Yann Giezendanner, mais aucun moyen de liaison mécanique - ni hélico, ni voiture, ni téléphérique, un vélo s'il faut faire un bout de route. Patrick Berhault, qui a milité à l'association Mountain Wilderness, accorde son alpinisme à ses convictions écolo.

Dès lors, les voyages se succèdent et s'allongent. En 1998, dans l'Oisans, il s'offre une semaine d'absolue solitude en compagnie de Bruno Sourzac (encore quatre faces nord). En 1999, il chevauche les Aravis, se rêvant un Himalaya de 2 600 mètres d'altitude. Fin août 2000 enfin, il retrouve Patrick Edlinger au départ d'une traversée complète de l'arc alpin, qu'il achèvera seul, six mois et 1 300 kilomètres plus tard, à Menton, sur la plage où, enfant, il se rêvait plongeur sous-marin. En 167 jours, au cours de la plus longue "course" d'alpinisme jamais réalisée, il a gravi 22 parois historiques et fait la rencontre de celui qui devient l'alter ego d'une grande cordée, Philippe Magnin.

Avec ce "collègue" de l'ENSA, la méthode est désormais éprouvée : les deux guides grimpent par tous les temps ou presque. Les voies les plus dures des Alpes sont réussies dans des conditions épouvantables, presque toujours sans bivouac, et racontées sans hausser le ton (Patrick Berhault : Encordé mais libre, Glénat, 2001).

Mardi 28 avril au soir, les amis qui ont dîné avec eux au Mischabeljoch Bivouac les ont trouvés en pleine forme - autant qu'on peut l'être après deux mois d'une telle épreuve. Ils ont bu un peu, autant qu'on peut le supporter après avoir marché plusieurs centaines de kilomètres et enchaîné 64 sommets de plus de 4 000 mètres...

Les deux hommes sont partis avec le jour, à 6 h 30. Le temps était bouché, plus de 3 kilomètres d'arêtes effilées les attendaient, avec quatre nouveaux 4 000. Il fallait faire vite pour rallier le refuge avant l'arrivée d'une nouvelle dépression. La corde est restée dans le sac. Vers 9 h 30, ils étaient au sommet du Tãschhorn (4 491 m). Patrick Berhault est parti devant, traçant la voie sur l'arête. Philippe Magnin se trouvait à une cinquantaine de mètres en arrière lorsqu'il l'a vu chuter. "Je n'ai pas vu ce qui s'est passé à l'instant où il a basculé. C'est peut-être une pierre qui a roulé sous son pied. Ou une rupture de corniche. J'ai vu son corps chuter d'une cinquantaine de mètres dans la pente raide avant de disparaître dans le brouillard." Magnin a crié, sans grand espoir, avant d'appeler les secours. Son compagnon avait plongé dans une face presque verticale, haute de 600 mètres. Selon la police suisse, il était 11 h 25.

L'hélicoptère, ce mercredi, n'a pas pu décoller de Zermatt. A Grenoble, à Chamonix, ses proches espéraient encore. En 1978, Patrick Berhault avait fait une chute depuis le sommet du Pelvoux : une "erreur de jeunesse" dont il n'aimait pas parler. Victime d'une rupture de corniche, il avait dévalé un couloir de 800 mètres et s'était relevé avec des contusions et une entorse au genou. Pour un dernier soir, ce mercredi 28 avril, ses amis pouvaient encore croire à un miracle. Jeudi matin, il pleuvait sur Zermatt quand l'hélicoptère des secours suisses a déposé son corps.

Charlie Buffet

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