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Trois couleurs"La soif de l'or blanc" au Bec de l'Homme15 décembre 2001Bleu La glace de notre goulotte, dure et compacte, ne facilite pas la vie de nos mollets : les crampons griffent sans véritablement mordre, et les pioches n'ancrent pas complètement. Perdus au milieu de l'immense face Sud du Bec de l'Homme, accrochés à la glace d'un bleu profond, agressés par le froid et le vent, nous luttons, toujours vers le haut, contre l'acide lactique et les crampes d'un côté, contre les attaques incessantes et diaboliques du froid de l'autre. Le soleil, sur lequel nous comptions pour rendre les conditions plus clémentes, nous est complètement bloqué par les magnifique faces Nord en vis à vis, le Pic Gaspard et le Pavé, dont nous sommes séparés par le glacier de l'Homme, très ouvert en ces temps incroyables où la neige est totalement absente au milieu du mois de décembre. Bleu, que du bleu, c'est ce que nous voyons devant nous, au dessus, et en dessous : un matériau si simple, si pur, si beau. Aujourd'hui, nous devons en faire notre allié pour aller plus haut. M était attendu dans la soirée à Grenoble. C'est B qui recevait le beau Meusien cette fois-ci, et malheureusement, le plat principal de ce week-end sera dévoré, une fois n'est pas coutume, sans S, qui est d'astreinte et de permanence à ST. Bad luck pour le " kid de Sassenage " comme le surnomment ses fans, mais il convient de remarquer que le Vonk est celui dont le taux d'absentéisme au BLMS est le plus faible : rien de grave donc, et il pourra s'adonner au montage d'étagères et autres activités de bricolage qui sont bien nécessaires lorsque l'on attend un enfant. Quant à nous autres, le programme est alléchant : répétition d'une des cinq goulottes du Bec de l'Homme, par une température et des conditions météo qui promettent de rendre cette course plus dure et plus longue qu'une hivernale. En effet, une grosse vague de froid sévit sur toute la France et particulièrement sur notre région ces temps-ci, et il n'est pas rare de taper un bon moins cinq en se rendant au travail au vélo le matin : de quoi se réveiller pour le Borsd et le Lansb ! La Menace n'a pas ce problème, il n'a qu'à couvrir son costume par une bonne doudoune Millet, élégance et efficacité, et le tour est joué ! Quatre heures et demi : le réveil sonne ! Je repousse la couverture avec regrets, et sors de mon lit douillet pour aller me glisser dans l'hostilité du monde extérieur: je ne suis pas un homme qui aime se lever trop tôt, mais quand on sait que l'on risque d'avoir vraiment froid et de se taper une paire d'onglées au minimum dans la journée, c'est à reculons que l'on se dirige vers la cuisine pour se préparer. Mon sac est bouclé, je suis light : mon baudrier, quelques mousquetons et trois broches, trois mètres de cordelette, deux engins et mes grade 8, une gourde qui va vite geler, un peu de nourriture facile d'accès, et un saucisson déjà dur comme du bois. Dans le sac toujours, et exceptionnellement, une paire de gants de rechange, la Tikka, un couteau pour les ficelous et la saucisse. Je petit déjeune copieusement, histoire de ne pas avoir à ôter les surgants trop souvent pour me ravitailler, puis m'habille consciencieusement, avec assez peu d'entrain : ça va meuler, et ça ne m'enchante guère. Les deux autres compères vont se munir de leur précieuses doudounes, et moi, je me contenterai d'une grosse polaire sous mon gore-tex un poil étroit. Je m'engonce dans mes vêtements protecteurs, ferme la maison, enfile le sac dans un cliquetis de matériel, et fonce en direction de chez Matt. Le froid est vif en cette nuit de décembre dans Grenoble, et je ne suis pas fâché d'arriver, alors que les deux garçons sont en train de comprimer le matos dans le petit coffre de la 106 qui va nous amener jusqu'à Villar d'Arène. La Menace, usant de sa mauvaise foi coutumière, se débrouille pour que je me retrouve derrière, où l'inconfort et le manque de place sont les maîtres mots. Le trajet m'est fort pénible, brassé que je suis, et l'idée même de sortir de l'auto me glace déjà les membres. Le Borsd, surmotivé, hurle un bon " allez les gars, motivés ! " lorsqu'il coupe le moteur sur le parking désert. Le vent souffle plus que prévu, on doit être sous les moins dix degrés lorsqu'il faut se rendre à l'évidence : nous allons devoir sortir de la petite auto, dont l'inconfort me semble d'un coup tout à fait tolérable ! Dès qu'une portière s'entrouvre, un air glacial s'engouffre dans l'habitacle, et nous devons nous y prendre à plusieurs reprises avant de quitter le véhicule pour de bon : il s'agit de s'habiller très rapidement afin de ne pas être d'entrée de jeu puni par une bonne onglée … Ces instants sont pour moi les plus pénibles d'une sortie d'alpinisme en temps normal, alors par ce froid, ce n'est pas un superbe souvenir. Mais nous voici partis, engoncés dans nos vêtements techniques, frontales sur le crâne, dans la nuit froide et austère qui colle parfaitement à ce paysage glauque de l'Oisans. Le vent souffle et l'air froid nous cingle le visage, que l'on tente de protéger un maximum sous les capuches et derrière les rabats. Première épreuve : traverser le torrent partiellement gelé. Nous remontons le cours d'eau sur une centaine de mètres avant de trouver un passage, non sans rigoler un bon coup lorsque l'un de nos pas étoile la glace à un mètre à la ronde : ce fut parfois un peu limite, mais nous sommes tous parvenus à passer au sec ! La suite ? Une remontée longue et parfois agaçante de pierriers pas toujours stables, dans un vallon où les sentiers n'existent pas. Le jour se lève progressivement, et nous pouvons éteindre nos frontales : économisons les piles qui pourront nous être utiles ce soir ! Avant de prendre place sur la moraine du glacier de l'Homme, nous devons cheminer par un système de dalles de rocher compact, inclinées et peu prisues. Cette étape franchie, nous nous échappons sur la rive gauche, et remontons sur le bord d'un énorme " half pipe " qui nous permet de progresser plus facilement, à l'abri des crevasses. Nous longeons désormais la longue épine dorsale de rocher que nous nous proposons de gravir : nous sommes à l'aplomb de l'arête de la Palun, que nous rejoindrons, si tout va bien, à l'issue de l'ascension de la goulotte. Puisque nous en parlons, essayons de voir pour quelle goulotte nous allons opter. Pas facile, le rocher est sec, pas moyen d'avoir une idée précise des conditions dans la partie supérieure de la face. Nous quittons le haut du half-pipe, qui constituait une petite arête glaciaire, pour remonter les pentes plus raides sur notre droite, afin de découvrir les goulottes supérieures, elles aussi candidates à une prestation du BLMS. Vers deux mille huit cent cinquante mètres, nous faisons notre choix: ce sera " La soif de l'or blanc ", la plus longue goulotte du secteur (six cent mètres), ouverte en février 98 et qui, selon Matt a posteriori, n'a probablement jamais été répétée. Blanc Une fois la décision prise, nous redescendons d'une petite centaine de mètres pour remonter, longeant la paroi, jusqu'au départ de notre objectif du jour. Les préparatifs s'engagent, dans le froid, et parfois le vent. Les thermomètres des altimètres du Max et de votre serviteur sont d'accord : il fait moins treize degrés, sans compter la bise qui se rappelle périodiquement à notre bon souvenir… Nous laissons un peu de matériel en bas, comme quelques bouts de sangle (pour Max), et une gourde gelée (pour moi). Max est le premier à s'élancer dans la goulotte, assuré par Matt, alors que je m'équipe. Ca y est, le BLMS est à l'assaut de " La soif de l'or blanc ". Blanc comme la neige, synonyme de bonheur pour les mollets, mais que nous ne trouverons que trop rarement dans la partie basse de l'itinéraire. Comme toujours, seul celui qui grimpe supporte tant bien que mal le froid : nous commençons à nous les peler menu au relais, et j'entame des moulinettes de bras et de jambes pour tenter de conserver un peu de chaleur dans mes extrémités, je fais même quelques petits allers et retours sur le névé suspendu proche de la plate forme rocheuse de départ, histoire de ne pas geler sur place. Max, à l'aise comme toujours en terrain délicat, a débuté l'ascension par une petite traversée sur la droite, avant de prendre pied sur une rampe de glace très dure, et d'enquiller au dessus de nous. Belle vision que le Max frappant la glace et faisant voler des glaçons, alors que d'où nous sommes, nous ne distinguons que du rocher. La goulotte vire à droite, passe dans une étroiture où il s'agit de se contorsionner un brin, puis Max place un friend et un coinceur dans une belle strate horizontale : c'est le premier relais dans la goulotte. Matt et moi nous mettons en marche pour le rejoindre, le Borsdin me dépassant dès la fin de la traversée, alors que je déguste la traditionnelle première onglée des doigts, toujours en première longueur pour moi. Les premières longueurs, je déteste : en rocher ou en glace, j'y grimpe mal, et j'ai froid. Les choses s'améliorent par la suite, mais je dois signaler une saloperie d'onglée de pieds dès mon arrivée au relais. Je n'en ai pour ainsi dire jamais eu, et j'ai par là même eu l'occasion de me rendre compte que ces p… là sont aussi redoutables que leurs homologues frappant nos mains ! La suite est plus aisée, une longueur plus calme, avec quelques repose-mollets bienvenus, puis une cascade bien fournie s'offre à nous, plus raide, plus technique. Un vrai bonheur, d'autant que nous commençons tous à nous réchauffer et à ne plus trop souffrir du froid. Il fait encore au mieux moins dix, mais c'est devenu plus tolérable, une fois les difficultés abordées. Tant mieux ! Matt s'élance à son tour pour affronter le ressaut délicat. Je l'assure pendant que Max sort son petit camescope, qu'il protège du froid en le conservant contre son torse. La scène rendra bien à l'écran, même si parfois, on entend le Max et le Lansb gueuler lorsque le Borsdin leur envoi la maison du capitaine Igloo sur le coin de la face, au moment où le petit JVC filme la neige se trouvant cinq centimètres devant l'objectif, ou les genoux du cameraman, au choix… Cette très belle longueur, éprouvante pour les mollets et pour les casques, tant les assiettes volent, est suivie par un petit ressaut technique très raide, en glace sculptée et plus fragile. Ce petit freestanding, haut de quelques mètres à peine, sera cependant délicat à négocier, encore une fois, nous repartirons avec de belles images d'action dans le magnétoscope. Notons, il ne s'agit pas de l'oublier, que nos relais sont souvent assez mauvais : un extra plat par-ci et un piton tendre travaillant mal par là, une broche sur deux dans de la mauvaise glace, un bout de cordelette sur un vague becquet : on n'est pas dans une voie Cambon, c'est certain ! Au dessus, les choses semblent se calmer un brin : nous nous décordons et je prends de l'avance pour affronter quelques petits ressauts qui s'avéreront moins anodins que prévu. Premier obstacle, un petit passage raide mais court, muni d'un piège sous forme de neige inconsistante où je m'enfonce jusqu'au torse en me retenant par un piolet : ouf ! Le rétablissement, pas forcément abominable, demande cependant des précautions et le Matthieu, que j'immortalise dans la difficulté juste après l'avoir franchie, s'en tirera avec une petite frayeur. Le B, chaud et confiant après sa démonstration dans la glace cassante, se montre un peu trop décontracté et manque de dévaler la goulotte suite à un déséquilibre fâcheux ! Plus haut, quelques petits pas techniques, à négocier les gants sur le rocher ou les pioches dans la glace, nous procurent un grand plaisir, d'autant que les difficultés principales sont derrière nous, et que nous n'avons en théorie qu'à grimper, grimper, et grimper encore, rapidement, vers la brèche cotée 3174 sur IGN (contrairement à la brèche LS du Ferrouillet, toujours pas indiquée sur les nouvelles cartes, c'est incompréhensible !). C'était sans compter sur la surprise du chef, une nouvelle couenne verticale et peu commode, qui nécessite la sortie de la corde, que l'on croyait rangée jusqu'aux inévitables rappels. La difficulté inattendue, faite de coincements entre la roche et la glace, ainsi que d'une traversée délicate en glace fine, est négociée par l'ami Max en premier lieu. Elle nous mangera le reste de notre crédit temps. C'est là dessus que nous devons renoncer, il est quinze heures, c'est game over : la brèche est encore environ cent trente cinq mètres au dessus, mais la nuit nous guette (déjà !), et il s'agit de battre en retraite avant de se retrouver coincés dans le noir au dessus du vide, pendus dans des broches ! Nous attaquons par trois petits rappels sur un seul brin, histoire de se défaire des ressauts trop raides, puis nous entamons une désescalade assez longue, et pas toujours évidente. La vigilance reste de mise, une petite faute pourrait être rédhibitoire. De retour à deux cent mètres du départ, soit tout en haut des difficultés majeures de la voie, nous ressortons les deux bobines dry toutes neuves du Matt, et mettons en place le premier rappel, sur pitons. Nous avons déjà bouffé toute la cordelette, et nous laissons une sangle, et ce ne sera pas tout au cours de cette descente. Matt va s'élancer le premier, histoire d'installer un Abalakov pour la longueur suivante. Max et moi restons au relais pour discuter un peu, en essayant de se tenir chaud. Déjà le soleil est loin, le jour commence à décliner, la fin de journée se fait sentir, la nuit est en train de déployer sa grande cape noire. Assez rapidement, Matt libère la corde, et Max s'élance, me laissant à ma solitude. J'observe le Gaspard, majestueux, le col Claire aussi, en rêvant déjà de le skier par grande poudre, essayant d'ailleurs d'imaginer la tête que peut avoir cette face une fois bien enneigée. Mais l'attente se prolonge, et le vent m'envoie ses aiguilles pénétrantes dans les mains et les pieds : ça sent l'onglée si je ne bouge pas rapidement : je tire la corde comme un forcené, en me demandant pourquoi elle n'est toujours pas libre, puis mouline bras et pieds pour me réchauffer. Je répète l'opération à plusieurs reprises, au final, c'est un bon quart d'heure qui s'écoule depuis le départ de Max, avant que je puisse me jeter dans le vite, coulissant sur la belle corde du B. L'explication vient au relais suivant : l'Abalakov a foiré, nous devrons laisser une broche en place : chacun est vaché sur une broche m'appartenant : nous abandonnerons donc la plus moisie, une de celles, en fait, que nous avions ramené du couloir Nord des Bans. Nous ravalons la corde, cinquante mètres à tirer, tout va bien, le noeud arrive, lorsque ce que nous avions même oublié de redouter se produit : la belle se coince ! Montée d'adrénaline pour tous les trois ! Il va faire nuit, nous sommes fatigués, et la corde s'est coincée dans la longueur clé de la voie ! Nous tirons comme des brutes, rien à faire, elle ne veut rien savoir. Putain, il va falloir remonter, en s'assurant on ne sait pas trop comment, merde, c'est trop con, non pas ça ! Tels sont les mots qui courent dans nos têtes, alors qu'inquiets, nous lorgnons sur le cable qui part de nos mains vers le haut de la paroi, sans vouloir nous rejoindre. Dans un ultime effort, nous nous pendons quasiment tous les trois dans la corde, de toutes nos forces, et clac, d'un coup, la nouille s'échappe, me fouettant le visage au passage, mais ce n'est rien : que c'est bon de la voir dégringoler vers le bas, que c'est bon ! Une fois remis de ces émotions, j'attaque le rappel sans plus tarder, il s'agit de retrouver la sangle mise en place par le Matt à la montée, en prévision de cette retraite. La corde défile dans mon huit, et je contrôle la vitesse du bout des gants, jusqu'à reconnaître le becquet imparable qu'avait choisi le grand blond. - " Liiiiiiibre " crie-je, en me pendant comme un fainéant dans ma longe, attendant l'arrivée du suivant, et sachant que nous sommes désormais quasiment tirés d'affaire. Un dernier petit rappel, et nous sommes au départ, rangeant nos affaires dans nos sacs, lovant les cordes, retirant nos baudriers, mangeant un morceau. Nous goûtons également au plaisir rare d'uriner, comme diraient les jambons Herta, " ne passons pas à côté des choses simples " (et crades pourrions nous rajouter) . Rouge Le jour décline nettement désormais, il doit être cinq heures passées. Les rappels furent longs, mais nous sommes heureux : tout est bien qui finit bien, il ne reste plus qu'à descendre de ce glacier jaune et balafré, pour regagner la chaleur de la civilisation, mon Dieu, une douche brûlante n'aura pas de prix ce soir ! Avec cette neige, parfois très dure, et les pierrailles qui roulent, pas moyen de se laisser " cruiser " jusqu'en bas, nous devons rester sur nos gardes pour ne pas nous tordre un genou ou pire, déchirer nos gore-tex sur une mauvaise glissade. La nuit s'impose définitivement aux derniers instants d'un jour qui ne nous aura jamais gratifié d'un rayon de soleil bienfaiteur, mais c'est ainsi, que voulez-vous que je vous dise... Nous allumons les frontales et poursuivons la longue descente vers Villar d'Arène. Elle amènera son lot de petits désagréments, comme les multiples traversées du ruisseau de l'Homme, complètement gelé lui, et par conséquent dangereux, ou encore la désescalade délicate des dalles penchées où je perds quelques précieuses minutes en m'entêtant dans un pas à l'aveuglette, alors que Matt et Max m'attendent en dessous. Si Matthieu, équipé de ses deux bâtons récemment acquis, trace son chemin et finit par nous larguer, Max et moi faisons route ensemble, discutant le bout de gras et philosophant sur l'alpinisme alors que nous perdons de l'altitude, passant dans les vernes, les arbres, les rochers gelés, pour longtemps après, débarquer sur les rives du torrent initial, qui indique la fin de la journée. Nous prenons moins de précautions que ce matin (près de douze heure plus tôt !), et traversons sans trop nous poser de questions, je mets même volontairement le pied à moitié dans l'eau glaciale, histoire de gagner du temps : à peine mouillé, et plus vite rentré ! Matthieu nous attend, alors que la petite 106 ronronne déjà, prête à repartir vers Grenoble, vers la chaleur. J'ai gagné le droit de monter devant, source de satisfaction inestimable ! Matt et moi faisons le bilan de la journée, pendant que Max, éreinté par son arrivée tardive à Grenoble la veille et notre grosse journée bien entendu, se met à ronfler, allongé sur la banquette arrière ! Le soir, séance visionnage du film chez les Fiori, devant un bon saucisson (pas touché pendant la course, deux mini lion, un mini nuts et quelques gâteaux aux sésame m'ayant suffi !) et une brioche aux pépites comme on les aime. Alors pourquoi " rouge " ? C'est pourtant simple ! Rouge comme le sang qui coule dans nos veines et afflue vers nos doigts et orteils, comme la couleur notre peau lorsqu'elle reprend vie, rouge comme le bout de mon nez après cette froide journée, rouge comme le teint de l'ongle de Max, avant qu'il ne passe à violet puis ne noircisse, rouge comme la colère du Vonk, dont nous regrettons une nouvelle fois qu'il n'ait pu se joindre à nous. Le lendemain, le Colonel, ou kid de Sassenage, aura sa revanche à Espace Vertical où nous nous sommes fini les bras. Max, grimpant en Puma à cause de son ongle, Matt, et moi-même, furent surpris par le punch de celui qui, l'espace d'un week-end, a délaissé ses piolets pour un téléphone portable première génération, dans l'attente d'un hypothétique appel du devoir. Le traditionnel repas de clôture se déroula dans une pizzeria des quais, avant que Moux ne reprenne sa route vers la capitale, et que nous ne rentrions ressasser dans nos chaumières respectives nos performances passées, et surtout rêver à nos exploits futurs. Romain de Lambert
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