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1er Décembre 2002, couloir Mayer-Dibona en face NW des Ecrins.

Mini récit:

Le cahier des charges était le suivant: Une course d'altitude pour ne pas trop raper les skis, une approche peu raide aux vues des chutes de neige de ces derniers jours, et un objectif suffisament sérieux, de préférence en condition !

Après les hésitations d'usage, notre choix se porte, au diable l'air de déjà vu, sur le Mayer-Dibona qui semble regrouper les impératifs du jour. Romain, guère enchanté par l'idée d'y retourner, reste finalement dans le projet et, pour trouver la motivation nécessaire, sortira cette fois ses mini skis, ou ses blades géants, au choix.

Départ avec le jour de la Bérarde et chaussage rapide vers 1800. Après quelques centaines de mètres de neige portante, la couche s'épaissit et rapidement la trace devient athlétique. Une petite traversée où la neige ne m'inspire pas, je n'ose faire le pas. Matthieu s'en charge, et nous voilà tous les trois sur le replat débonnaire du glacier en vue du couloir: Blanc à souhait, mais la goulotte du bas est fine: Nous verrons bien.

10h, nous attaquons le cône de déjection du couloir, en neige durcie notamment par une avalanche de plaques partie du bas du col de Bonnepierre.

La rimaye est quasi inéxistante, et nous voilà partis pour quelques bonnes heures sur les mollets. Pour atteindre la pente médiane, Matthieu file à gauche pendant que je vais m'assurer que le déchaussage serait inévitable dans l'axe de la goulotte. Des deux cotés ça ne passera pas à ski: Tant pis.

Romain, les poches lestées de lingots suisses franchit à son tour la rimaye, il restera dorénavant "dans le vert" et à distance respectable de l'autre partie du BLMS.

Qu'il est long ce couloir, et qu'il est haut. On s'endort dans les traces, on suffoque devant, bref: on n'avance pas.

Trois heures d'agonie plus tard, après avoir quitté la grande pente et atteint un point bien haut sur une vire: Ca suffit pour aujourd'hui.

Les premiers mètres à la descente mettent tout de suite dans le bain. C'est raide et la neige qui semblait profonde laisse finalement assez peu pénétrer les skis. Si l'accroche est bonne, la glisse manque cruellement et gêne le déclenchement des virages. Il en sera ainsi tout le long. Le fart universel a ses limites, il fait visiblement trop froid. Aussi, même si cela semble skiable partout (nous avons seulement touché un bout de rocher à la montée), la neige est relativement irrégulière et on passe souvent de zones où la neige est durcie en surface, à d'autres ou une surcouche froide et poudreuse accueille les skis avec souplesse. S'ajoute à cela une facheuse tendance aux batons à ne pas vouloir se planter correctement, entrainant des impressions peu agréables.

Le déchaussage laisse un peu de répit aux cuisses qui, depuis quelques heures déjà criaient "pitié", et permait de repartir pour les derniers virages et dérapages (ca n'est pas bien large par ici) un peu plus frais.

La rimaye franchie, on peut relacher la pression. Par contre, c'est le festival qui_n_en_veut_de_la_neige_bizarre: Un peu de dure, beaucoup de croute, un peu de plaquée. On arrive enfin dans la zone de poudre légère entre 2800m et 2200m, les skis tournent tout seuls, et enfin on perd du denivelé sans effort. La petite sous couche dure permet de descendre bien bas, et nous voilà rapidement à la voiture, complètement lessivés.

Finalement, que retenir de cette sortie ?

- Que descendre une telle pente en automne tenait du pari.

- Que le Mayer-Dibona, même une deuxième fois, c'est pas une bouse, encore moins une couenne.

- Que nous avons opté pour un début de saison violent, et on n'a pas été déçu.

Ce vallon isolé, ce couloir où on se sent chez soit tellement l'ambiance est intimiste, une balade en Oisans avant que l'hiver ne prenne vraiment ses droits pour quelques mois, tout cela donne une formidable journée de montagne. Il ne manquait que Max !

Vincent, décembre 2002.