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23 avril 2002, Brèche Cordier par la couloir E.

Impressions a posteriori, et dans la convalescence.

Sassenage, le 11 mars 2003.

Quelques mois après l'accident du 7 décembre, je suis encore en bien mauvais état physiquement comme moralement. Tentons d'écrire quelques lignes à propos d'une course qui m'a fait transpirer. Peut-être un moyen de revivre ces bons moments devenus lointains ?

Nous sommes le 24 avril 2002, Maïa est née il y a quelques semaines et je profite des quinze jours de congés de paternité pour refaire le plein d'Oisans. Peu de neige cette saison et les objectifs "majeurs" sont impraticables. Après une virée en compagnie de Matthieu et Romain au Col CLaire, puis seul au Col de la Roche Faurio, j'ai décidé de poursuivre la moisson de 5.2 par le couloir Est de la brèche Cordier dans le bassin d'Arsine.

Etant donné l'orientation, un départ matinal est de rigueur. Il est à peine 3h du matin lorsque je rencontre la première difficulté: La voie rapide est fermée et me voilà errant dans les rues de Fontaine afin de récupérer le bon chemin. Je m'en sors plutôt mal et ces 10 minutes perdues me font forcer l'allure sur la route menant au col du Lautaret. Virages et lignes droites s'enchaînent à bon rythme, la 206 connaît la route ! Disons plutôt " croit " la connaître parce qu'à la sortie du Frenet d'Oisans, une courbe a eu la mauvaise idée de s'effacer de sa mémoire et nous voilà en plein sous virage, à 120km/h, dans une situation précaire...Ouf, ça paaaaasse comme dirait le L, mais quelle frayeur ! Bon, "ressaisis-toi", me dis-je, ça serait quand même dommage de faire quelques tonneaux, et tache d'enrouler un peu plus !

Soit, j'arrive finalement au Casset, la piste s'avançant dans le vallon permet une remise au calme de la mécanique, et du reste. Les préparatifs sont vite effectués et je pars rapidement, skis sur le sac, vers le Col d'Arsine. L'année dernière, à la même époque, nous aurions chaussé à la voiture, mais là, point de trace du moindre névé.

Je marche dans la forêt, souvent lampe éteinte, corps et esprit s'imprègnent des lieux.

Après 1 heure de portage je peux enfin me délester des lattes. Les ressauts raides de l'approche ont maintenant fait place à un long plat et, dans l'aube naissante, je m'efforce de faire glisser au maximum mes skis afin d'écourter ces préliminaires.

J'ai toujours eu horreur d'être en retard sur l'horaire, bien qu'ici rien ne me dit qu'il est trop tard, j'ai le sentiment d'avoir perdu du temps. Ce combat contre la montre durera toute la course, plus tard pour des raisons objectives.

Le couloir est maintenant visible, tout au fond du vallon, il est haut, coudé à partir de la mi-hauteur, et parait fort raide vu de face. Il est en tout cas très esthétique.

Les premiers rayons du soleil lèchent le Pic de Neige Cordier, et bientôt les pentes du couloir, je force encore l'allure, tout en essayant de garder la marge physique imposée par la longueur de la course: Presque 2000m de dénivelé, il ne s'agit pas de s'effondrer à mi-pente et il faudra garder des ressources pour la descente.

Finalement, le paysage a lentement défilé et je me trouve à la base du couloir en même temps que le soleil. Je garde les skis pour franchir la rimaye et me pose en rive droite, derrière un rocher, afin de passer du mode skieur au mode alpiniste. Pendant les préparatifs, quelques petits glaçons dévalent le cône de déjection. Etrange, me dis-je, le soleil n'est pas d'une ardeur extrême, il fait relativement froid et le regel est parfait.

La neige à la base du couloir est légèrement glacée en surface, et plusieurs goulottes ont laissé de franches entailles. Au fur et à mesure que l'on s'élève, la pente devient plus forte et j'évolue désormais la plupart du temps sur les pointes avants. La croûte devient cassante et induit quelques désagréments: Si je veux avancer sans m'épuiser, il me faut emprunter la goulotte centrale, or, comme on peut présager, c'est le point de passage privilégié de tous les objets descendant des pentes supérieures. Et oui, aux glaçons cités juste avant, ce sont maintenant ajoutés quelques cailloux de petites tailles.

Ils ne sont pas bien gros mais quand même, se ramasser ça sur la face ferait désordre. J'opte, outre pour la poursuite du projet qui maintenant pourrait être discuté, pour une évolution "tête en l'air": Plus question de monter le nez dans les chaussures, je scrute le haut en permanence ce qui doit me permettre d'éviter le pire, au cas où...Comptant sur le fait qu'en prenant de l'altitude le risque de chute de pierre diminuera, je cramponne à un bon rythme.

Après un évitement couronné de succès, voilà que ça se complique: 2 pierres arrivent simultanément dans ma direction. Leur trajectoire décrivant bien évidemment une courbe tendue sur la seule quille présente dans ces lieux, j'arrive à éviter la première mais la seconde sera pour moi, juste le temps de se courber contre la pente, de serrer les dents, et c'est l'impact.

Le bruit sourd de la pierre touchant mon épaule se fait entendre. Je lève le nez, rien de cassé, j'en suis quitte pour une égratignure, dont la cicatrice est encore visible aujourd'hui d'ailleurs !

Avec le recul j'ai du mal à discerner pourquoi je n'ai pas plus hésité à redescendre à partir de là. Mais bon, à cet instant la sécurité est vers le haut, vers l'endroit ou je serais enfin à l'abri. J'ai du me dire qu'ensuite, skis au pied, on minimise le temps d'exposition dans le couloir en se reposant sur les rives et que de toutes manières le pire était derrière moi.

Et c'est vrai, le reste de la montée se passe sans encombre, sauf que cette montée au pas de charge, ajoutée à toutes ces émotions m'ont cruellement entamé et je finis l'ascension agonisant.

On pourrait bien poursuivre par des langues neigeuses sur la droite pour chausser un peu plus haut, mais non, assez de zèle pour aujourd'hui, l'objectif est là, à portée de cuisse, juste à gauche.

Arrivé à la brèche, le contraste est saisissant: Coté température tout d'abord, 15° de moins au bas mot. Coté ambiance aussi, on a sous les yeux un paysage à dominante glaciaire, la Barre, le Dôme, le glacier blanc dans toute sa longueur, un des plus beau panorama des Ecrins sans aucun doute ! Et pas une âme de ce coté non plus.

Malgré une position face au soleil contre un rocher et une pause relativement courte, je n'éviterai pas l'infâme onglée au redémarrage. Les premiers mètres se feront en escalier, la neige ici est cartonnée et laisse apparaître quelques cailloux.

Alors que je m'apprête à repartir, une volée de pierres balaie le couloir. Au départ de la rive gauche, une palette de gravas se déverse en silence dans le couloir. Sympathique vision que celle-ci ! Bon, on va pas traîner dans le bas, l'endroit est décidément malsain.

Les premiers virages sont tout à fait plaisant, le fond du couloir, orienté au Sud à cet endroit, et parfaitement lisse ce qui permet une bonne mise en jambe. La suite sera plus délicate: D'une part je n'ose plus me tenir au centre du couloir, et de toute manière il est goulotté, d'autre part la rive droite est très déversée ce qui oblige à skier des pentes nettement supérieures. La neige est ici poudreuse et le ski, malgré une largeur "utile" du couloir réduite, est agréable.

L'étranglement médian présente un bombement glacé tout à fait mal à propos, et sera négocié à la hâte. C'est la fin des difficultés. Le couloir s'élargit, perd quelques degré par la même occasion et, même si la neige est de piètre qualité, permet une fin de descente rapide.

Je m'éloigne de la base du couloir pour enfin pouvoir respirer et faire le bilan.

L'atmosphère se transforme alors, je me trouve dans un cirque de faces grandioses. Il est encore tôt dans la matinée. L'endroit est complètement désert. Le sentiment que les lieux m'ont été prêtés pour un moment...

Une dernière glissade le long des Agneaux, et je suis bientôt à la voiture, dans la douceur d'une belle journée de printemps.

Que reste-t-il aujourd'hui de cette sortie ? Un excellent souvenir c'est sûr. Une prise de risque certaine aussi. Faut-il reconnaître que cette fois (encore) l'envie l'a emportée sur la raison ? Je ne crois pas.

Dans ce récit une grande place est donnée aux chutes de pierres, alors que sur le moment ce n'était finalement qu'un détail, qu'un paramètre de plus à prendre en compte. Cela peut paraître prétentieux, inconscient, ou débile, c'est pourtant ce que je crois. C'est en tous cas ce qui a fait le piment de cette course et qui, quelque part, justifie le récit.


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